mercredi 1 juillet 2009

70's : l'histoire parallèle

Nouvelle saga sur Souvent extase varie. Le choix s'est porté sur une époque ô combien fantasmée ou critiquée selon le bord de la table sur lequel tu te situes. L'idée n'est donc pas de disserter sur l'épanouissement culturel provoqué par ça ou par ça mais plutôt de donner à voir et à entendre les quelques oeuvres fortes d'une teinte sonore et/ou esthétique qui s'extirpait du cliché "oiseaux, paix et amours". La sélection se veut non exhaustive et sans contrainte de styles (tout en évitant les tartufferies cosmiques françaises).

tiré de Distance Between Us (1972)
Mélange incongru de symphonies horrifiques et de rythmes krautrock lorgnant vers l'afrobeat lo-fi, le cd de DB est quelque peu difficile à écouter d'une traite. 4 morceaux de 20 minutes ou plus qui alternent mélodies sublimes et monologues rythmiques pénibles.On aime ou on déteste (comme la majorité des trucs qui suivent).

tiré de German Oak (1972)
L'avant garde du krautrock comme disent les spécialistes : thématique douteuse, pochette controversée, sessions d'enregistrement effectuées dans un bunker... tout y est. Le LP se compose d'une intro et d'un outro et de deux pistes longue durée (17 et 16 minutes); sur le plan musical c'est assez ennuyeux. La piste extraite ici a peut être de l'intérêt en termes de recherche sonore mais je n'y vois aucune autre portée. L'autre piste principale (Raid over dusseldorf) laisse entrevoir l'orientation que le groupe va prendre sur le deuxième album chroniqué un peu plus bas; orientation plus musicale (une sorte de blues psyché)

Mort Garson se prend d'amour pour le démon en 1972. Après s'être inscrit de plein pied dans le "futurisme" et avant de chanter son amour pour les plantes, Mort performe une musique électronique directement connectée au malin. Un malin qui pose les bases de la musique synthétique expérimentale avec une certaine décontraction, ce qui entraine un léger décalage vis a vis du "thème" de l'album. Musique d'ambiance.
LA vision obscure et sonique du psychédélisme. Tout dans l'ultra-distorsion parfois au détriment de la musique elle même. Une forme de groove décharné est néanmoins décelable dans les lignes de basse; inspirées pour la plupart par les groupes sévissant chez motown. Mixture unique. Les anecdotes sur l'engagement politique des membres du groupe sont souvent mises en avant; retiens juste celle qui dit qu'il n'y a presque aucune trace d'enregistrements studios de leurs méfaits par peur d'une exploitation libérale de leurs oeuvres. Ebay a résolu cela depuis...

Moolah - Redemption
tiré de Woe Ye Demons Possessed (1974)
Ce Lp est la reproduction sonore de l'idée que je me faisais du rock 70's un peu perché. A contrario de certains de leurs contemporains, la musique me semble, ici, très contrôlée. Néanmoins c'est le bordel; une forme de bordel contrôlé donc. Faisant rarement dans la facilité mélodique et rythmique, la musique de moolah avance d'amorces en amorces sans jamais vraiment se lancer : un déni musical ondulatoire et capiteux. C'est beau.

Ataraxia (aka Mort Garson) - Tarot
tiré de The Unexplained (1975)
Après le projet Lucifer, Mort Garson remet la gomme avec Ataraxia. Le démon s'exprime follement et on a un peu de mal à le suivre : schyzophrénie totale. J'y accorde autant de valeurs qu'aux multiples enregistrements produits à cette époque utilisés comme illustration sonore de documentaire télévisuel. Musique d'ambiance 2

German Oak - Dietrich von berg
tiré de Nibelungenlied (1976)
Revoilà nos petits soldats. En 4 ans, ils ont eu le temps de travailler les riffs de Tonny Iommi et d'en finir avec l'autisme musical. La sécheresse de l'instrumentation d'antan a été placardée au profit d'une musique gavée d'effets. Tu décolles à l'écoute de ces riffs blues/rock dopés à l'overdrive, au flanger et à la wah wah. Dietrich Von Berg est le moment émotion de l'album.

tiré de Aguirre (1976)
De multiples éditions de cet album m'ont compliqué la tache : apparemment Popol Vuh n'aurait réellement composé que deux titres pour la bo du chef d'oeuvre d'Herzog. Les autres morceaux de l'album provenant d'autres sessions d'enregistrements. Peu importe, ça ne sert à rien de parler de ce morceau. juste ÉCOUTE.

Antonius Rex - Gloriae manus
tiré de Anno Demoni (1979)
Prog rock symphonique...l'appellation fait peur. Mais Jean-luc Jabouille et sa bande te font voyager le temps de 8 chansons dans l'italie des série b horrifiques. Assis toi et regarde ces nymphes démoniaques et ces pizzaiolos de l'enfer.

Gunter Schickert - Uberfallig side a
tiré de Überfällig (1979)
Deux fois un quart d'heure de guitares répétitives à l'écho perçant et de voix habitées. La filiation avec Manuel Gottsching est immédiate. Cette capacité a produire des sons quasimment synthétiques à l'aide de guitares rappelle également l'oeuvre de ce dernier. Néanmoins Gunter emballe un peu mieux le colis et tu t'ennuies moins, de la à parler de transe...

1 commentaires:

intello a dit…

le premier album d'antonius rex est complètement dingue